Qu’est-ce que le rétrofit ?
Le « rétrofit » consiste à convertir un véhicule thermique d’occasion en véhicule électrique. L’objectif est de prolonger la vie du véhicule sans modifications importantes du comportement routier.
Pour cela le moteur thermique et tous les organes nécessaires à son fonctionnement sont remplacés par un kit électrique de puissance et de masse équivalente. Cette contrainte permet d’assurer le maintien des conditions de sécurité du véhicule.
Ce type de modification est autorisé légalement en France depuis mars 2020.
Pourquoi convertir son véhicule d’occasion à l’électrique ?
La politique française et globale accorde une importance grandissante aux considérations écologiques. Les mesures de mise en avant du véhicule électrique sont légions :
- Initiative Crit’Air
- Malus écologique
- Prime et bonus à la conversion
- Augmentation constante du nombre de bornes de rechargement
- Malus au poids des véhicules neufs qui prendra vigueur en 2022 pour les voitures de plus de 1 800 Kg.
Comme le démontrent les travaux de la Fédération Européenne pour le transport et l’environnement ( T&E’s analysis of electric car lifecycle CO₂ emissions ) , les véhicules électriques ont un impact inégalé sur la pollution des véhicules particuliers.
Le « retrofit » permet d’éviter la production d’un nouveau véhicule électrique et de recycler à neuf des véhicules thermiques en véhicules électriques ce qui permet d’économiser 7 tonnes de CO2 par véhicule « retrofité » !
De plus, le « rétrofit » offre une réponse cohérente à la problématique de surconsommation : le recyclage des véhicules d’occasion. En effet, la production d’un véhicule électrique (sans les batteries) provoque une émission de CO2 entre 5 et 7 tonnes en fonction de son gabarit, émission d’ailleurs équivalente à celle d’un véhicule thermique.
En revanche, la conversion d’un véhicule thermique d’occasion à l’électrique permet donc de repartir sur une motorisation neuve, au comportement routier assimilable à celui d’origine, tout en économisant largement sur l’empreinte carbone de la production du véhicule !
La technologie des moteurs électriques réduit considérablement les coûts d’entretien et la consommation des véhicules …
De plus, la technologie des moteurs électriques réduit considérablement les coûts d’entretien. En effet, le nombre de pièces du moteur thermique avoisine les 250, contre seulement une cinquantaine pour les moteurs électriques. De la même manière, le système de freinage est moins sollicité sur un véhicule électrique car il est assisté par un frein moteur important permettant le rechargement des batteries. Enfin, l’axe d’économie le plus évident reste la consommation ; 100 Km coûtant en moyenne 2.34 euros pour une motorisation électrique.
La réglementation française facilite l’accès au « rétrofit ».
L’arrêté du 13 mars 2020 relatif aux conditions de transformation des véhicules à motorisation thermique en motorisation électrique à batterie ou à pile à combustible encadre l’utilisation et la commercialisation de ce type de solution. Ce dernier est consultable à l’adresse suivante : https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000041780558
Les conditions pour souscrire à une démarche de « rétrofit » sont :
- Le véhicule doit faire partie d’une des catégories suivantes :
La catégorie L (léger) :
La catégorie M (transport de passager)
La catégorie N (transport de marchandise)
- Le véhicule doit avoir au moins 5 ans à la date de la conversion (réductible à 3 ans pour le groupe L) ;
- Les véhicules immatriculés collections et les engins agricoles sont exclus de ces démarches ;
- La conversion doit être faite par un professionnel établi en France et agrée par un fabricant de kit rétrofit (agrément installateur valable 2 ans) ;
- Le professionnel doit utiliser uniquement du matériel homologué par le fabriquant de kit dont il a l’agrément ;
- Chaque véhicule converti reçoit un « agrément prototype » délivré par le centre national de réception des véhicules. Une plaque indicatrice est apposée à côté de celle du constructeur automobile, et renseigne le professionnel, le fabricant du kit, le numéro VIN et « conversion de la motorisation en électrique ».
La mise à jour du certificat d’immatriculation se fait sous condition de la présentation du certificat de conformité validant la collaboration entre le professionnel et le fabricant du kit. Ce document atteste du bon respect des consignes d’utilisation des différents éléments du kit de conversion.
NB : le texte n’évoque pas la possible unicité du fabricant et de l’installateur du kit. On peut donc supposer que ce cas de figure représentera une part importante de ce secteur.
Le kit de conversion électrique doit comprendre :
- Un groupe motopropulseur (le moteur électrique et son convertisseur de puissance associé) monté en amont des éléments de transmission ;
- Un bloc de batterie qui alimentera exclusivement le système de propulsion
- Une interface réseau pour charger le bloc-batterie (la prise de rechargement) ;
- Le cas échéant un convertisseur d’énergie transformant l’énergie chimique (énergie d’entrée) en énergie électrique (énergie de sortie) ou inversement ;
- le cas échéant, le réservoir d’hydrogène et toutes les autres pièces du véhicule fonctionnant à l’hydrogène qui sont en contact direct avec l’hydrogène ou qui font partie d’un système hydrogène au sens du règlement CE 79/2009 ;
- tout autre sous-système nécessaire au bon fonctionnement du véhicule transformé
- la liste des transformations du véhicule devant être effectuées et les instructions relatives au montage de ces pièces.
Le producteur du kit doit fournir au consommateur un agrément de prototype afin de permettre à ce dernier d’immatriculer dans les normes le véhicule.
Un marché jeune mais prometteur
Le « retrofit » d’un véhicule coûte en moyenne 5 000 euros pour une petite citadine bénéficiant de l’ensemble des aides de l’état, et 15 000 euros pour un véhicule sportif ancien. Un prix qui peut grimper jusqu’à 30 000 euros pour des véhicules prestigieux et performants!
Mais ces prix vont inévitablement baisser car
- Les achats de véhicules d’occasion représentent une part considérable du marché des immatriculations françaises avec une part de plus de 80% des immatriculations françaises en 2019 ;
- Le gouvernement est déterminé à compter un million de véhicules électriques et hybrides rechargeables en France d’ici 2022. On peut donc s’attendre très probablement à de nouvelles incitations financières du gouvernement pour l’acquisition d’un véhicule électrique ;
- Le prix de l’essence et du gazole ont plus que doublé en France depuis l’an 2000 l’adoption de l’électrique s’annonce donc irréversible ;
- Le prix des batteries, principale composante du prix de la prestation de rétrofit, est en constante baisse depuis leur démocratisation. En effet, ces dernières ont connu une baisse de leur prix de l’ordre de 87% en 10 ans, amenant le prix prévisionnel à 100 $/KWh en 2023.
Les acteurs du marché
Comme nous l’avons vu, ce marché est jeune et prometteur. Et nombre de startups et d’entreprises ont déjà pris la problématique à bras le corps. Ces derniers sont regroupés au sein de l’AIRe (Acteurs de l’industrie du Rétrofit électrique). Ils proposent d’ors et déjà de nombreuses solutions allant de la conversion de la petite citadine à la flotte professionnelle, en passant par les véhicules anciens prestigieux.
Le « rétrofit », une innovation potentiellement éligible au CII.
Au regard de l’innovation mise en œuvre dans la démarche de “rétrofit”, MAYFAIR VILLAGE Solutions encourage les entrepreneurs de ce secteur à valoriser leurs travaux d’innovation en faisant appel au Crédit d’Impôt Innovation (CII).
Le CII est un dispositif fiscal dont le but est de soutenir les PME françaises dans la réalisation de leurs projets innovants.
Il vient en imputation de l’impôt sur les sociétés (IS) et/ou en remboursement, et représente 20 % des dépenses d’innovation éligibles (ex: frais de personnels et de fonctionnement, dotations aux amortissements, frais de propriété intellectuelle, frais de sous-traitance agréée CII, …) engagées par l’entreprise. Sa demande est renouvelable chaque année civile le cas échéant, mais peut être réalisée de surcroît de manière rétroactive sur les 3 années antérieures.
Pour les candidats éligibles, le montant de ce crédit d’impôt est plafonné à 80 000 euros par an (soit 400 000 euros de dépenses éligibles au maximum).
Afin de vous fournir des informations plus détaillées sur ce sujet, nos consultants en financement de l’innovation se tiennent à votre disposition par téléphone au 04 84 25 18 60 ou par email : michel.vaudescal@mayfairvillage.io