Le rétrofit est une filière en pleine prise de vitesse, comme le montre l’amendement d’Olivier Jacquin, voté en première lecture par le sénat il y a quelques jours, selon lequel « la France se fixe comme objectif d’atteindre d’ici à 2030 un million de véhicules à moteur thermique transformés ». Comme nous vous l’avons expliqué dans nos précédents articles, le rétrofit consiste à convertir des véhicules thermiques d’occasion à l’électrique. Néanmoins, ces projets, autorisés par la loi depuis mars 2020, sont confrontés à de nombreuses difficultés techniques visant à proposer des véhicules performants mais aussi sécurisants. Pour cela, les membres de l‘AIRe (Acteurs de l’Industrie du Rétrofit électrique) doivent, au même titre que tout constructeur automobile, obtenir l’homologation de leur véhicule par l’UTAC.
Dans ce cadre la technologie blockchain apporte nombre de solutions à ces acteurs. Faisons un rapide tour d’horizon des usages potentiels de cette technologie pour les acteurs du rétrofit.
La traçabilité de la supplychain :
De nombreux acteurs du tissu industriel international étudient la blockchain pour augmenter et sécuriser leur supplychain. En effet, un programme mondial requiert le plus souvent un niveau très élevé de communication et de coordination entre de nombreuses parties prenantes internes et externes, comme par exemple dans le cadre du co-design d’un nouveau produit, du contrôle de la conformité de certaines pièces aux dernières spécifications techniques ou de la vérification du respect des calendriers de production par les fournisseurs ou prestataires de technologies. Ainsi, les caractéristiques de transparence et d’immuabilité de la blockchain permettent de nombreuses applications, allant de la numérisation simplifiée et autonome de documents papiers jusqu’à la certification de la conformité à différents tests pour une pièce à forte valeur ajoutée.
La vélocité et la flexibilité de la blockchain sont tout à fait adaptées au rythme de l’économie digitale d’aujourd’hui et à la culture de l’innovation ouverte.
René DEIST – Chief Information Officer at FAURECIA
Nous pouvons par exemple citer Renault, et son association avec Faurecia et IBM pour le développement de leur blockchain XCEED. Cet outil a pour but de certifier la conformité des véhicules sortant des usines du groupe grâce à une traçabilité précise et infalsifiable de l’ensemble des pièces constitutives de ses véhicules en provenance de chacun de ses fournisseurs. Cette plateforme unique et distribuée, permet une gestion fine de la conformité des pièces tout en respectant la confidentialité, la propriété intellectuelle et la propriété des données de chaque entreprise, et ceci afin d’anticiper les durcissements à venir de la réglementation.
Deux autres exemples d’applications similaires sont portés par Tesla et BMW.
Le suivi des émissions de CO2
Un autre usage de la blockchain est de renseigner en toute transparence les données d’émission de CO2 de chaque véhicule.

Pour cela, Mercedes/Daimler est en train de développer une blockchain cartographiant l’ensemble des postes d’émissions de CO2 de l’extraction des matières premières jusqu’au recyclage des véhicules, en passant bien sûr par les années d’utilisation routière.
Cette blockchain viendra servir la démarche d’écologie et d’économie circulaire déployée par Mercedes.
L’origine des matières premières
Le développement des véhicules électriques, et en particulier des batteries nécessaires à leur alimentation, reste un point d’intérêt important pour de nombreux consommateurs. En effet, les conditions d’extractions des matières premières nécessaires à leur fabrication sont parfois éloignées de toutes considérations éthiques et écologiques.
C’est pour cela que Volvo est en train de déployer sa blockchain interne afin de tracer le cobalt, qui entre dans la composition des batteries Lithium-ion de ses voitures, afin de s’assurer qu’il soit exempt de toute forme de travail infantile.
Une démarche similaire est entreprise par Mercedes chez l’ensemble de ses fournisseurs.
L’historique du véhicule
Un autre thème d’application de la blockchain au sein de l’industrie automobile concerne la compilation de l’ensemble de l’historique d’un véhicule.
C’est notamment ce sur quoi planchent les équipes du constructeur japonais Toyota avec leur Toyota Blockchain Lab. Un des axes de réflexion de cette démarche concerne la possibilité pour un véhicule de retracer l’ensemble des taches d’entretien ou de réparation qu’il a subi. Cet historique, associé à la « tokénisation » du véhicule permettra de sécuriser les parties prenantes d’une vente ou d’une location automobile.

De plus, au regard de l’hyper connectivité croissante de nos véhicules, cette démarche d’historisation des conditions de vie de la voiture pourrait prendre une toute autre ampleur. On ne peut s’empêcher d’imaginer les possibilités qu’offrent les véhicules Tesla en termes de capture et de sauvegarde d’informations, et ainsi les possibilités concernant la maintenance prédictive, l’assistance à distance ou même d’assurance.
L’usage du parc de véhicules électriques pour le smartgrid
La blockchain est aussi une technologie idéale pour accompagner la décentralisation du marché électrique. A l’heure de la transition énergétique vers des modes de productions renouvelables et du développement de l’autoproduction, les besoins en stockage électriques sont un des freins principaux à cette dynamique.
Le smartgrid, comprenez le réseau électrique intelligent, nécessite donc une visibilité des ressources de production et de stockage électrique. Ainsi, la blockchain pourrait permettre d’utiliser, de manière transparente et sécurisée, les batteries intégrées aux véhicules rétrofités pour lisser les pics de consommation et venir soutenir les démarches d’autoconsommation collective.
Les services aux consommateurs
McLaren vient d’annoncer une association avec l’organisme Tezos afin de mettre à disposition une plateforme d’échange de NFT (non fongible token). Ces NFT représenteront ici des souvenirs physiques et numériques de l’histoire de McLaren en F1 et en Indycar.
Néanmoins, on peut voir se dessiner un usage plus pragmatique de ce genre d’outil, notamment pour la revente de pièces ou de véhicules d’occasions, mais aussi la certification et le suivi de transformation de véhicule.
Et le rétrofit dans tout ça ?
De nombreuses opportunités s’ouvrent ainsi aux acteurs du rétrofit. Que ce soit pour la certification de leur transformation, pour le suivi de l’historique de véhicule d’occasion, ou encore pour s’assurer de la bonne cohérence éthique et écologique de la démarche, les cas d’applications sont variés dans le cadre d’un écosystème constitué de nombreux acteurs :
- Constructeurs
- Installateurs
- Equipementiers
- Usagers (particuliers, professionnels et communautaires)
- Infrastructures de recharge
Et la blockchain sera sans nul doute le formidable outil qui permettra de fédérer ces acteurs et d’animer leur écosystème. Elle pourra notamment faciliter l’ensemble des flux, développer une confiance collective et permettre le développement symbiotique de l’ensemble de ses acteurs.
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